Ô petit Jésus de la terre, toi qui fus le messager de l'Assomption comme sainte Bernadette le fut de l'Immaculée Conception - puisque c'est en France que la Sainte Vierge Marie a choisi de te communiquer son message pour le Très Saint Père Pie XII - inspire et favorise la récitation des chapelets pour le redressement du Pays.

Le pèlerinage que je fis à Lourdes avec des amis en novembre 2018 fut encadré par un passage à Seilhan (à l’aller) et à Moissac (au retour), afin de rendre hommage à Gilles Bouhours (1944-1960), une âme privilégiée, un missionné céleste, qui connut durant treize années, l’amour et la confiance de la Vierge Marie, laquelle le gratifia de touchantes et révélatrices apparitions en différents lieux du Sud-ouest de la France.

J'ai Ă©tĂ© particulièrement touchĂ©e par trois lieux : sa tombe garnie de tant de fleurs blanches qu'elle en est presque vivante, le bois d'Espis (bois des Apparitions) oĂą se dĂ©couvre un contraste entre la dĂ©solation des chapelles presque abandonnĂ©es et la nature belle, vivace et porteuse d'espoir, et sa chambre devenue chapelle. On y ressent encore la prĂ©sence des messes blanches qu'il y a cĂ©lĂ©brĂ©es. C'est un lieu très Ă©mouvant qui semble comme en "attente" d'une reconnaissance de l'Eglise tout entière.

Le procès de béatification de Gilles Bouhours est en cours. Sa merveilleuse histoire mérite d’être mieux connue, car elle démontre combien les interventions célestes contribuent à l’accroissement des vérités de la foi.

Pour situer le contexte de son action parmi nous, il convient de rappeler que le pape Pie IX avait proclamé le 8 décembre 1854 le dogme de l’Immaculée Conception, à la suite des déclarations faites par la Sainte Vierge à Catherine Labouré, rue du Bac, en 1830. Un siècle plus tard, le 1er novembre 1950, le pape Pie XII promulguait celui de l’Assomption, qui lui est corollaire, en ayant vu dans le témoignage du petit Français un « signe » adressé par la Sainte Vierge qu’il devait bien le faire cette année-là.
Ainsi, si le nom de Catherine LabourĂ© demeure indissociable de l’histoire de l’ImmaculĂ©e Conception, celui de Gilles Bouhours l’est pareillement de celui de l’Assomption : la Vierge Marie a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e au ciel corps et âme, comme elle l’annonça Ă  Gilles (Assumpta), parce que sa conception Ă©tait immaculĂ©e, comme elle l’avait annoncĂ©e Ă  Catherine (Immaculata) un siècle plus tĂ´t.

Pourtant le dossier de la cause de béatification de Gilles n’a toujours pas abouti. Le 18 décembre 2013, le pape François invitait chaleureusement l’écrivain Alain Guiot, qui consacra plusieurs ouvrages aux apparitions de la vierge Marie au petit Gilles, à adresser à l’évêque de son diocèse le dossier complet sur son cas.

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Gilles Bouhours naquit le 27 novembre 1944 (jour de la fête de la médaille miraculeuse révélée à Catherine Labourée) et mourut d’une méningite foudroyante à quinze ans, le 26 février 1960, il y a 59 ans. Les membres de sa famille furent les témoins privilégiés des nombreuses apparitions dont la sainte Vierge le gratifia, à Moissac d’abord, à Seilhan ensuite, de sa petite enfance à son adolescence.
Elle le considĂ©rait comme son fils, ayant pour lui les attentions d’une mère jusqu’à l’appeler : « Mon petit JĂ©sus de la Terre ». Elle lui confia mĂŞme ce message concernant son immortalitĂ© Ă  remettre au pape Pie XII, qui confirma le Saint-Père dans sa dĂ©cision de promulguer officiellement le dogme de l’Assomption le 1er novembre 1950.
Enfant-prĂŞtre, Gilles cĂ©lĂ©bra avec ferveur de nombreuses « messes blanches » dans la chapelle-oratoire privĂ©e de ses parents Ă  Seilhan, messes durant lesquelles il prononça des homĂ©lies d’une inspiration surprenante dans la bouche d’un simple enfant : Ces prĂ©dications portaient sur la prière, le Bon Dieu (son mystère en trois Personnes), JĂ©sus (sa prĂ©dication, sa passion, sa prĂ©sence dans l’âme), le pĂ©chĂ©, la confession, etc.
Dans cette même chapelle-oratoire, le 15 août 1954, six ans avant la mort glorieuse de cet enfant, modèle de la vie chrétienne, digne d’être suivi par la jeunesse d’aujourd’hui, la Sainte Vierge lui dit s’appeler « Reine du Sauveur ».

Comme les bergers de la Salette, Gilles fut confronté très tôt à des autorités médicales et ecclésiastiques, auxquelles il tint tête avec une constance et une sagacité toutes surnaturelles.
Lui qui se destinait Ă  accĂ©der au sacerdoce et devenir missionnaire fut rappelĂ© Ă  Dieu prĂ©maturĂ©ment Ă  l’âge de 15 ans, comme si sa mission parmi nous Ă©tait accomplie : Voyant, messager de Marie ayant obtenu de nombreuses guĂ©risons, Gilles Bouhours mĂ©rite de figurer dans le catalogue des saints. Son procès de bĂ©atification est en cours.

Gilles Bouhours - images saintes


Le Petit Gilles
Messager de Marie auprès du Pape Pie XII
1944-1960
Fête le 26 février

En 1950, le VĂ©nĂ©rable Pie XII s’apprĂŞtait Ă  promulguer le dogme de l'Assomption, il avait demandĂ© un signe au Seigneur. On peut penser que c'Ă©tait le contenu du secret que lui a transmis ce charmant petit enfant. Le 1er novembre 1950, le Pape Pie XII proclamait le dogme de l'Assomption de la Vierge Marie, Mère de Dieu, selon la tradition apostolique et l'enseignement de l’Église, est montĂ©e au Ciel avec son corps et son âme. Le 1er mai prĂ©cĂ©dent, un fait nettement moins connu, apparemment anodin et, en tout cas, restĂ© quasiment inconnu du grand public, eut lieu Ă  Rome. Après avoir Ă©tĂ© introduit auprès du chef de l’Église Catholique par Monseigneur Montini, futur Paul VI, un petit Français, âgĂ© de six ans, Gilles Bouhours, Ă©tait reçu en audience privĂ©e par le Souverain Pontife, Ă  qui il devait confier un « secret ». Après cette rencontre, Monseigneur Montini demanda Ă  Gilles : « Tu prieras bien pour le plus petit Monseigneur de Rome. » Quel rapport entre ces deux Ă©vĂ©nements ? Pourquoi une telle audience, si difficile Ă  obtenir pour le commun des croyants ?

Origines et premier fait extraordinaire
Gilles est nĂ© le 27 novembre 1944, en la fĂŞte de la MĂ©daille Miraculeuse, dans une famille originaire du dĂ©partement de la Mayenne. Cinq enfants sont nĂ©s de l'union de Gabriel Bouhours, nĂ© en 1913, plombier quincaillier, et de Madeleine, nĂ©e Cornilleau en 1911 : ThĂ©rèse (1937), Jean-Claude (1939), Gilles (1944), Marc (1947) et Michel (1951). Les parents vont ĂŞtre contraints de dĂ©mĂ©nager plusieurs fois de Bergerac (Dordogne, oĂą Gilles a vu le jour) Ă  Arcachon, de Bouilhe-Preuil (Hautes-PyrĂ©nĂ©es) Ă  Moissac (Tarn-et-Garonne), car Madeleine, atteinte par la poliomyĂ©lite, devait prendre rĂ©gulièrement, parmi d'autres traitements, des bains de sable chauds. Ă€ partir de 1953, la famille vit Ă  Seilhan (Haute-Garonne), dans la maison surnommĂ©e les « Marronniers ». Dieu est intervenu très tĂ´t dans l'existence de Gilles. Ă€ l'âge de neuf mois, il est atteint d'une grave maladie dont l'issue est souvent fatale : mĂ©ningite encĂ©phalite grave. Les mĂ©decins consultĂ©s, tant au niveau local qu'Ă  Bordeaux, sont formels : seule la prière peut sauver l'enfant.
Une religieuse, Petite SĹ“ur des Pauvres, amie de la famille, demande alors Ă  ses parents de placer sous l'oreiller de Gilles deux images, une de sainte ThĂ©rèse de l'Enfant-JĂ©sus accompagnĂ©e d'une petite relique (un morceau de tissu blanc) et une du père Daniel Brottier (1876-1936), de la CongrĂ©gation du Saint-Esprit, ancien missionnaire en Afrique et directeur des Apprentis Orphelins d'Auteuil, Ă  Paris. Trois nuits se passent sans qu'aucune amĂ©lioration notable ne se fasse sentir. La nuit suivante, les parents, très fatiguĂ©s, s'assoupissent. Lorsqu'ils se rĂ©veillent, Gilles semble respirer normalement. Miracle : la fièvre est tombĂ©e sans explication, « une rougeur en forme de « T » Ă©tait visible sur chaque joue », explique l'entourage. Un autre fait troublant retient toute leur attention : on retrouve l'image du père Brottier intacte, mais celle de sainte ThĂ©rèse est comme dĂ©chirĂ©e. De plus, les deux fils rouges tenant sa relique ont disparu !

Pour Madeleine et Gabriel Bouhours, cela ne fait aucun doute la « petite ThĂ©rèse » a demandĂ© avec succès Ă  Dieu la guĂ©rison de leur enfant. Ils font peu de temps après le pèlerinage de Lisieux. Le 8 septembre 1948, le docteur Dives, mĂ©decin traitant, Ă©crit Ă  son confrère, le docteur Carrière : « Il [Gilles] s'est tirĂ© avec grand-peine de ce mauvais pas, apparemment sans sĂ©quelles. Il a fait Ă  deux ou trois reprises, par la suite, des accidents digestifs sans gravitĂ© et me paraissait en parfaite santĂ© quand la famille a quittĂ© Bergerac. »

Le début des apparitions
Nous sommes le 30 septembre 1947. La famille Bouhours habite Arcachon. Gilles a deux ans et dix mois. C'est un enfant charmant, ni plus « mystique », ni moins joueur qu'un autre garçon de son âge. Ce jour-là, il a sa première apparition de la Vierge Marie. Plusieurs suivent. L'enfant indique que Marie lui a demandé de se rendre à Espis où elle apparaîtrait à d'autres jeunes personnes et qu'ensuite Elle ne se montrerait plus qu'à lui seul.
Son père ignore jusqu'au nom mĂŞme d'Espis ! Il parvient Ă  localiser l'endroit sur une carte routière il se trouve près de Moissac. Gabriel Bouhours veut en avoir le cĹ“ur net. Il se rend Ă  Espis le plus rapidement possible. C'est la première prise de contact avec les Ă©vĂ©nements de cette localitĂ© qui ont jouĂ© un rĂ´le Ă©vident dans la vie du « petit Gilles » mais qui n'ont pas Ă©tĂ© sans interfĂ©rence complexe dans le regard que les autoritĂ©s ecclĂ©siastiques ont pu porter jusqu'Ă  maintenant sur ces affaires.

Gilles et Espis
SituĂ© dans le dĂ©partement du Tarn-et-Garonne, au diocèse de Montauban, Espis est le lieu, en 1946, de soi-disant apparitions de la Vierge. L'Ă©vĂ©nement a dĂ©frayĂ© la chronique, avant que les autoritĂ©s du diocèse ne statuent dĂ©finitivement Ă  son encontre. Le 22 aoĂ»t 1946, Claudine et Nadine Combalbert gardent un troupeau d'oies près du bois d'Espis. Elles voient soudainement une « dame vĂŞtue de noir », avec une « robe ornĂ©e de marguerites ». Le jour suivant, l'apparition se renouvelle ; une troisième enfant affirme Ă©galement « voir ». Ă€ partir du 31 aoĂ»t suivant, un homme d'une quarantaine d'annĂ©es allègue Ă©galement des visions de la Vierge qui aurait dĂ©clarĂ© « Je suis l'ImmaculĂ©e Conception ».
Un petit pèlerinage s'organise. Mais le 12 dĂ©cembre 1946, Mgr ThĂ©as, alors Ă©vĂŞque de Montauban, estime dans une correspondance privĂ©e que ces apparitions « ne sont pas vraies » et qu'il s'agirait d'une « illusion ». Le 4 mai 1947, le prĂ©lat publie un jugement nĂ©gatif, tout Ă  fait officiel cette fois, puis une ordonnance suspendant a divinis tout prĂŞtre qui se rendrait dorĂ©navant Ă  Espis. Après le dĂ©part de Mgr ThĂ©as pour le diocèse de Tarbes et Lourdes, son successeur, Mgr de Courrèges, met sur pied une commission d'enquĂŞte le 1er fĂ©vrier 1950. Ses rĂ©sultats sont sans appel : « suggestion », « hallucinations », excluant toute possibilitĂ© d'une « origine surnaturelle » des faits allĂ©guĂ©s.
La destinĂ©e canonique d'Espis n'entache en rien l'authenticitĂ© du « petit Gilles » et des apparitions. Une certaine presse a cru bon d'associer de façon incontrĂ´lĂ©e, sinon intempestive, les deux affaires, sans vraiment tenter de distinguer le bon grain de l'ivraie. Gilles Bouhours s'est rendu Ă  plusieurs reprises sur les lieux : cela a suffi pour tout mĂ©langer. Voici ce qui s'est passĂ© en rĂ©alitĂ© : Gabriel Bouhours, une fois parvenu Ă  Espis, a demandĂ© Ă  l'une des fillettes (« voyantes ») de venir chez lui pour confirmer, ou infirmer, les propos de son fils.

Au soir du 30 septembre 1947, cette fillette est arrivĂ©e chez les Bouhours. Selon son tĂ©moignage, elle a dans le jardin de la maison familiale, la Sainte Vierge, sous l’aspect de Notre Dame de Lourdes. Gabriel, ThĂ©rèse, Jean-Claude et Gilles arrivent : seul ce dernier voit. Il dĂ©clare : « La Sainte Vierge est sur l'eau. Elle fend l'eau avec un bâton. Je vois deux bâtons dans le ciel. » IL dĂ©crit Marie avec un « capuchon » signifiant ainsi qu'Elle porte un voile sur la tĂŞte. On lui demande la signification des « bâtons » : « C'est comme ça le bâton », rĂ©torque-t-il avec son vocabulaire d'enfant, tentant d'expliquer qu'en rĂ©alitĂ©, il s'agit d'une croix ! Puis il poursuit en dĂ©crivant quelque chose de terrible : une « fumĂ©e jaune » s'Ă©lève dans le ciel et la Vierge « pleure ».

Les diverses apparitions
Grâce aux tĂ©moignages recueillis sur le vif et aux notes prises immĂ©diatement par les parents de Gilles, nous connaissons dans le dĂ©tail, les manifestations de Marie auprès de leur enfant, jusqu'Ă  ce que Dieu le rappelle Ă  Lui. Le 2 octobre 1947, Gilles voit la Vierge « saigner » abondamment. « Tu t'es fait bobo ? », lui demande-t-il innocemment, « Tu as tombĂ© dans les bambous ? Tiens mon mouchoir (...). Tiens Sainte Vierge, viens Ă  cĂ´tĂ© de moi, donne-moi la main (...) Papa et maman sont lĂ . »
La fraĂ®cheur et la simplicitĂ© d'un tel dialogue sont frappantes et correspondent bien Ă  ce que l'histoire des apparitions de la Vierge nous enseigne : un rapport de proximitĂ© pratiquement inconcevable s'instaure presque toujours entre la Vierge et les enfants Ă  qui elle daigne se manifester visuellement.
Les 4 et 6 octobre suivants, la Vierge apparaĂ®t brièvement Ă  Gilles. Le 13 (FĂŞte de Fatima), celui-ci se rend pour la première fois Ă  Espis. « Oh ! La Sainte Vierge ! » s'Ă©crie-t-il une première fois vers 17 h. L'apparition lui demande d'aller prier en bas du bois, Ă  un endroit oĂą une « source » coulera plus tard. A 18 h 30, Marie se montre une seconde fois Ă  Gilles, entourĂ© d'une trentaine de personnes. La Mère du Christ lui demande de lui « prĂ©senter les chapelets pour les bĂ©nir » et de prier une dizaine de chapelet pour le SacrĂ©-CĹ“ur.
Le 27 novembre, puis le 13 décembre 1947, Gilles est gratifié d'autres brèves apparitions. Le 18 décembre, il voit une « grande Croix » dans le ciel. Le surlendemain, c'est sainte Thérèse de Lisieux qui lui apparaît. Selon ses propos, elle « lui jette des fleurs ». Le 13 janvier 1948, à Espis, la Vierge lui apparaît encore à deux reprises et, comme la première fois à cet endroit, lui demande de prier constamment le Sacré-Cœur de son Fils. Le 8 février suivant, plusieurs « croix dans le ciel » sont observées par l'enfant. Pèlerins, curieux et clergé prêtent maintenant une grande attention au déroulement des faits.
Le 10 fĂ©vrier, la famille Bouhours dĂ©cide de partir en pèlerinage Ă  Lourdes. Le « petit Gilles » n'a aucune vision dans le sanctuaire. Il remarque judicieusement que les reprĂ©sentations de Marie sont belles, mais infiniment moins que ses apparitions ! Mais dès le lendemain, il voit Marie verser des « larmes de sang », puis, le surlendemain, elle l'embrasse. Ce type de contact ne doit pas surprendre outre mesure. En 1947, les voyantes de l'Ile-Bouchard, dont le culte a Ă©tĂ© autorisĂ©, ont « touchĂ© » le corps de la Vierge apparaissant. De nombreux autres exemples de bon aloi pourraient ĂŞtre citĂ©s. Le 13 mars 1948, Gilles dĂ©clare « Elle m'a embrassĂ© la Sainte Vierge, mais moi je ne lui ai pas fait la bise ! » Le printemps 1948 constitue une pĂ©riode singulièrement forte en matière de phĂ©nomènes extraordinaires. Le 13 avril, il voit la Vierge Marie Ă  trois reprises Ă  Espis, puis plusieurs autres fois au cours du mois de mai, en diffĂ©rents endroits dans sa chambre, dans « le ciel », dans le jardin de la maison familiale, etc.
Des « pluies de croix » sont dĂ©crites par le bambin. Le 4 juin 1948, Gilles informe les siens au sujet de l'identitĂ© de l'apparition « Sainte Marie, Mère de Dieu ». Et le 10 juin « Sainte Mère des Grâces » Le 13 juin reste une journĂ©e sans apparition. Mais la famille, soucieuse d'obĂ©issance aux autoritĂ©s de l’Église, dĂ©cide de ne pas se rendre Ă  Espis. Gilles en reçut l'ordre de manière intĂ©rieure. Le 24 juin, il dit Ă  sa mère ce formidable mot : « La Sainte Vierge viendra me voir dans le petit jardin, après dimanche. Pas aujourd'hui, elle n'a pas le temps ! - Que fait-elle ? - Pas la soupe, bien sĂ»r ! Elle met des fleurs dans le ciel. » A partir du 13 juillet, l'apparition demande qu'aucune messe ne soit dĂ©sormais cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  Espis, par obĂ©issance Ă  l’Église. Le petit Gilles tente de faire passer le message au prĂŞtre officiant : en vain.

Visions bibliques
Le 15 aoĂ»t 1948, une vision s'impose Ă  l'enfant. Il la dĂ©crit avec ses mots imagĂ©s : « Je vois comme un gros bouton [la terre] et, au-dessus, une grosse bĂŞte, comme un lĂ©zard avec une grande queue et des grandes pattes. Pas loin, je vois comme un monsieur avec des plumes dans le dos. » Sans trop peut-ĂŞtre le savoir, Gilles vient de dĂ©crire, sur un mode original, rare, l'archange saint Michel et la figure du mal dominant ce monde. Ce jour-lĂ , Marie, vĂŞtue de bleu mais sans voile, lui demande de suivre la procession organisĂ©e par les pèlerins d'Espis et de chanter « Chez nous soyez Reine ». Dans les semaines qui suivent, la Vierge lui demande « beaucoup de prières ». Le 13 octobre, l'apparition lui « rĂ©vèle » les « combats » menĂ©s par l'archange saint Michel au bĂ©nĂ©fice des âmes. Le 13 dĂ©cembre, Marie confie un « secret » Ă  Gilles pour le pape, et pour le pape seulement... L'enfant, Ă  qui son père demande des explications, rĂ©pond : « Elle m'a dit quelque chose. Si je le disais, ce serait deux pĂ©chĂ©s. »


Le Petit Gilles Bouhours
1949
L'annĂ©e 1949 est riche en Ă©vĂ©nements. Les apparitions se poursuivent Ă  un rythme rĂ©gulier, soit Ă  Espis, soit ailleurs. La famille Bouhours vit dĂ©sormais au rythme des manifestations du ciel. Dans l'esprit du jeune enfant, au fil des manifestations mariales, le doute n'occupe aucune place : il doit se rendre Ă  Rome oĂą vit celui qui « remplace le petit JĂ©sus sur la terre » [le pape]. Selon les tĂ©moignages, l'enfant participe d'une manière remarquable - eu Ă©gard Ă  son jeune âge - aux fĂŞtes pascales. Le 13 mai, il voit la Vierge prĂ©sente le long du chemin de croix et ressent en lui les douleurs vĂ©cues par JĂ©sus. Ce jour-lĂ , on lui demande de montrer aux personnes prĂ©sentes comment l'apparition bĂ©nit la foule rĂ©unie. Levant la main, avec une rare « majestĂ© », il fait un long et magnifique signe de croix et ajoute « Pas difficile, c'est la Sainte Vierge qui tient ma main ! »
Le 12 juin, il fait sa première communion dans un climat de simplicitĂ© et d'intĂ©rioritĂ© spirituelle. Au cours de l’ÉtĂ©, Gilles continue d'allĂ©guer apparitions et locutions le 13 de chaque mois, avec deux visions supplĂ©mentaires le 15 aoĂ»t. Le 13 novembre 1949, la Vierge, après avoir demandĂ© de prier pour tous les malades, lui dit : « Petit Gilles, tu dois aller Ă  Rome voir le pape. »

Voyages Ă  Rome
Un premier voyage Ă  Rome est organisĂ©. MalgrĂ© des difficultĂ©s financières, Gilles et son père parviennent Ă  partir. Le 12 dĂ©cembre 1949, c'est la première audience (semi-privĂ©e) avec Pie XII. Mais, ce jour-lĂ , l'enfant ne parle pas car il n'est pas seul avec le pape, comme le lui avait recommandĂ© la Madone. Il faut donc organiser un second voyage. Mais peu après, une « mauvaise » nouvelle parvient par voie postale Ă  la famille : les autoritĂ©s diocĂ©saines ayant statuĂ© sur Espis, le Saint-Père ne pourra accorder une seconde audience Ă  Gilles. Huit jours plus tard, après que l'apparition a une nouvelle fois demandĂ© Ă  Gilles de se rendre au Vatican pour informer le pape du « secret », tous les problèmes semblent mystĂ©rieusement disparaĂ®tre. Gilles et son père repartent. Cette fois, Pie XII a changĂ© d'avis : il accepte de recevoir l'enfant en audience privĂ©e et secrète le 1er mai 1950.
De cette rencontre, rien, ou presque, n'a filtrĂ©. Gabriel Bouhours a dĂ©crit la scène de façon pittoresque : « Vers 10 h 30, nous gagnons le Vatican, oĂą des prĂ©lats de Sa SaintetĂ© nous introduisent dans une salle. Un Monseigneur me dit : « Placez l'enfant sur ce fauteuil. Vous le laisserez seul avec le Saint-Père. » Dès l'entrĂ©e de celui-ci, les prĂ©lats se retirent et Gilles reste seul avec S.S. Pie XII. RamenĂ© dans la salle des audiences, oĂą Pie XII rĂ©apparaĂ®t bientĂ´t, Gilles, tout joyeux, frappe des mains en acclamant : « Vive le pape ! » Après l'audience, libĂ©rĂ© de toute contrainte, le cher enfant a rĂ©vĂ©lĂ© son secret Ă  plusieurs personnes. « Le 10 juin suivant, un journaliste du Giornale d'Italia publiait un article substantiel intitulĂ© : « Un petit Français de cinq ans parle au pape. » Cet article citait le fameux « secret » de Gilles : « La Sainte Vierge n'est pas morte ; elle est montĂ©e au ciel avec son corps et son âme. » D'autres personnalitĂ©s, parfois Ă©minentes, ont rencontrĂ© le petit Gilles Ă  l'occasion de son voyage Ă  Rome, comme le père Roschini, grand mariologue, professeur Ă  l'universitĂ© du Latran, procureur gĂ©nĂ©ral de l'ordre des ServĂ®tes de Marie et expert au concile Vatican II. Ce dernier avait Ă©tĂ© chargĂ© avec d'autres de prĂ©parer le texte dogmatique de l'Assomption. Il dĂ©crit ainsi son entrevue avec Gilles : « Je ne sais quelle impression a produit sur le Souverain Pontife le « secret » de la Sainte Vierge. En parlant avec l'enfant avant l'audience pontificale, j'avais trouvĂ© le petit Gilles hermĂ©tiquement fermĂ© et bien d'autres personnes n'avaient pas eu plus de succès que moi. Il se dĂ©fendait en disant que la Sainte Vierge lui avait commandĂ© de le dire d'abord et avant qui que ce soit au pape. Et le petit Gilles a fait ainsi. Après l'audience, il me l'a rĂ©vĂ©lĂ©, ainsi qu'Ă  plusieurs autres personnes. » Plusieurs articles paraissent alors dans les journaux. Le cas du « petit Gilles » devient connu. L'identitĂ© profonde entre le contenu de cette phrase et le dogme de l'Assomption, ainsi que la proximitĂ© des dates entre l'audience accordĂ©e Ă  Gilles et la proclamation de ce dogme (Toussaint 1950) ne pouvaient manquer de frapper profondĂ©ment les esprits et les cĹ“urs.
Apparitions Mariales et OVNIs - 3
Les voies du Seigneur
Pie XII, selon des sources bien informées, aurait demandé à Dieu au cours de l'année sainte 1950 un « signe » pour savoir s'il devait ou non proclamer le dogme de l'Assomption de la Vierge. Des membres de son entourage direct, ainsi que de nombreuses personnes extérieures au Vatican n'ont pas manqué d'identifier ce « signe » à la révélation privée de l'enfant. La mission de Gilles est réalisée ici-bas. Cependant, de 1950 à 1958, Gilles va continuer de voir la Vierge à intervalles réguliers. Le 13 mai 1950, il annonce « le 13 juin prochain, je dois avoir une robe blanche. Je devrai marcher les pieds nus, comme le petit Jésus, pour la conversion des pécheurs. » Des clichés photographiques ont immortalisé cet instant.
Le 15 aoĂ»t 1954, la Vierge lui dĂ©clare : « Je suis la Reine du Sauveur. Tu peux le dire Ă  monsieur le curĂ©. » Le 5 novembre suivant, pendant la messe en l'honneur du SacrĂ©-CĹ“ur, l'enfant voit la Vierge ; celle-ci « s'incline » Ă  la consĂ©cration. Ces propos ne sont pas sans Ă©voquer certaines visions rapportĂ©es au dĂ©but du XXe siècle par le père Lamy qui, lui aussi, vit Marie s'incliner... Les 13 janvier, fĂ©vrier et mars 1955, pour la première fois, des « rayons dorĂ©s et brillants sortent des mains jointes » de l'apparition. Le 20 mars 1957, Gilles est triste « Gilles, je ne viendrai plus te voir », lui a dit Marie. Le 15 aoĂ»t 1958, la Vierge lui apparaĂ®t une ultime fois.

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Il a rejoint la maison du Père éternel le 26 février 1960. Depuis lors, les témoignages de grâce se sont multipliés. Ils seraient trop nombreux à citer. Certains ont qualifié de « puissante » l'intercession du petit Gilles en son éternité. De nombreux cas de conversion ont été notés. Puis le temps a passé, faisant quelque peu oublier dans la mémoire collective toutes ces interventions merveilleuses, tellement extérieures à notre monde, mais radicalement si proches.
Le cas de Gilles est exemplaire à plus d'un titre. Il illustre bien le statut théologique non officiel des révélations privées dans l’Église et dans la vie de Foi. Ces révélations « particulières » ne sont jamais de nature dogmatiques (Pie XII fait allusion au « secret » de Gilles dans le texte de la déclaration du Dogme de l'Assomption): elles ne complètent ni ne remplacent la Révélation Biblique, achevée à la mort du dernier Apôtre, mais peuvent, le cas échéant, en dire, en refléter ou en éclairer un aspect à une époque donnée, en faveur d'une communauté particulière (ou non) de fidèles.

Prière au Petit Gilles (Pour la dévotion privée)


Cher petit Gilles, dans ton ÉternitĂ©, daigne Ă©couter les demandes que t'adressent tes parents et amis de la terre. Ă” toi, qui as tant dĂ©sirĂ© ĂŞtre prĂŞtre pour « mettre JĂ©sus dans les hosties » et devenir missionnaire de la Sainte Vierge... Ă” toi que Marie a appelĂ© « mon petit JĂ©sus de la terre »... Ă” toi, le tout petit ambassadeur envoyĂ© par la Sainte Vierge auprès du Pape Pie XII, pour lui confier le « secret » de la glorieuse immortalitĂ© de son corps virginal... Ă” toi que la maman du Ciel a embrassĂ© ici-bas et a qui tu as rendu son doux baiser... Ă” toi qui as reçu les confidences de Celle qui s'est nommĂ©e pour toi « la Reine du Sauveur »... Ă” toi qui as vu des rayons d'or s'Ă©coulant de ses mains jointes... Nous te demandons de supplier la Toute-Puissante et ImmaculĂ©e Reine du Monde de laisser descendre sur nous un Rayon de Sa MisĂ©ricordieuse BontĂ©... Voici la grâce spĂ©ciale que tu voudras bien solliciter pour nous (nommer la grâce dĂ©sirĂ©e). Ce sera peut-ĂŞtre un vrai miracle, mais ta prière, qui en a dĂ©jĂ  obtenu sur la terre, ne doit-elle pas ĂŞtre maintenant irrĂ©sistible sur les CĹ“urs de JĂ©sus et de Marie ? Petit Gilles, nous avons confiance en toi !

Bibliographie :

Le Petit Gilles, Messager de Marie auprès du Pape, de Jean Philippe, aux Éditions du Parvis
Les apparitions de la Vierge Marie à Gilles Bouhours, d’Alain Guiot, Ed Lanoré
Gilles Bouhours Mon petit Jésus de la Terre - Parole de la Vierge Marie, d’Alain Guiot, Ed. Resiac

 

SOURCE :

 

26 février, anniversaire de la mort de Gilles Bouhours, le messager de l'Assomption 💛

Ô petit Jésus de la terre, toi qui fus le messager de l'Assomption comme sainte Bernadette le fut de l'Immaculée Conception - puisque c'est en France que la Sainte Vierge Marie a choisi de te communiquer son message pour le Très Saint Père Pie XII - inspire et favorise la récitation des chapelets pour le redressement du Pays.

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